Vous avez dit Grand Oral ?

Dans un mois, c’est le début des épreuves orales d’admission, et donc du Grand O.

Quésaco ? 

Arrêté du 17 octobre 2016, entrant en  vigueur à compter de la session 2017

Les épreuves orales d’admission [au CRFPA] comprennent (…) un exposé de quinze minutes, après une préparation d’une heure, suivi d’un entretien de trente minutes avec le jury, sur un sujet relatif à la protection des libertés et des droits fondamentaux permettant d’apprécier les connaissances du candidat, la culture juridique, son aptitude à l’argumentation et à l’expression orale ».

Le programme de l’épreuve :

I. – Culture juridique générale.
II. – Origine et sources des libertés et droits fondamentaux.
III. – Régime juridique des libertés et droits fondamentaux.
IV. – Principales libertés et les principaux droits fondamentaux.

Coefficient 4.
La principale épreuve d’admission.
Celle qui est tant redoutée par les étudiants.

Et pour cause, le programme de révision est immense, le sujet, aléatoire. Elle se déroule à l’oral, devant un jury. Devant des professeurs, devant des futurs confrères peut-être. Dans un exercice que l’on n’a pas l’habitude de pratiquer, celui de présenter et soutenir un raisonnement au cours d’un exposé dont le temps est compté. Et celui d’échanger et de débattre en réponse à cette présentation; de témoigner ainsi d’une solide culture juridique, d’une capacité à rebondir et à expliciter ses idées.

Alors ….

Le Grand O, comment ça se prépare ?

Alors qu’on sort, enfin, de la période des écrits, d’un été de révisions acharnées, la question de la préparation du Grand O se pose. Se relâcher et attendre le 23 Octobre, date des résultats des épreuves d’admissibilité, pour se (re)mettre dans les révisions ? Impossible ! Il ne restera plus assez de temps pour réviser l’ensemble du programme. Sans compter qu’à partir de là, c’est la décharge électrique d’adrénaline, la panique du potentiel échec face à un sujet non maîtrisé. Alors, autant anticiper pour se sentir prêts à affronter la suite quelle qu’elle soit.

[Pour les conseils méthodologiques des révisions, nous vous conseillons le très bon blog 1anpourleCRFPA, dans lequel vous retrouverez conseils, liens utiles et partage d’expérience d’un étudiant ayant réussi l’examen du barreau en 2016.]

Comme tout examen, il faut se préparer mentalement.

Véritable épreuve d’endurance, passer un examen est une course de fond.
Il faut tenir, mentalement et physiquement.

Pour la préparation mentale : avoir une organisation de travail, trouver le rythme de révision qui convient, entretenir une pensée positive. Pour cela, dormez, reposez-vous et faites-vous plaisir. Savoir décompresser et déconnecter est primordial pour garder sa disponibilité d’esprit lors des révisions.

Cette préparation vous aidera à dédramatiser.

Le Grand O, comment on gère son stress ?

Pour apprendre à gérer son stress le Jour J, il faut se préparer en amont. Avoir bien révisé permet de se sentir prêt, prêt à affronter le sujet, le jury, l’épreuve. Cela n’élimine pas le stress, qui est un sentiment normal que l’on ressent aux grandes étapes, aux grands moments de la vie, ceux qui comptent. C’est parce que c’est important que nous angoissons. Angoisse de l’échec, angoisse de la déception, angoisse de rater si près du but. Le stress est lié aussi à la présentation à l’oral, face à autrui. Il est lié à cette peur du jugement dans le regard de l’autre qui est là pour sanctionner des connaissances et une aptitude à devenir avocat. Le stress face au jury, c’est le trac du comédien ou de l’orateur; celui du boxeur qui monte sur le ring avant que le combat commence. Jouvet disait que le jour où le stress disparaît, le talent disparaît aussi.

Il ne s’agit alors pas de l’éliminer mais de faire avec, de le transformer en moteur. Et si l’on prenait du plaisir lors du Grand O ? Et si l’on pouvait être satisfait d’achever ce long parcours du combattant avec un moment d’échange et de partage autour des droits et libertés fondamentaux ?

Comment faire ?

Ce qu’il compte, c’est d’être régulier.

Régulier dans ses révisions mais aussi dans sa préparation.

=> Trouver son rituel.

Une technique singulière pour se sentir mentalement prêt : échauffer les cordes vocales et prononcer quelques phrases à voix haute si vous avez tendance à parler trop bas, faire des étirements pour détendre les parties de votre corps habituellement tendues, prendre une dizaine de minutes par jour pour faire le vide dans sa tête …

Ce rituel permet de se recentrer, de se concentrer. Il peut se faire sur le trajet pour atteindre la salle d’examen, dans le couloir avant de passer.  Dans l’idéal, il faut penser et faire ce rituel avant le jour J, le répéter tous les jours.

=> Être en forme physiquement.

Stimuler son corps pour stimuler son esprit. Parler est une action physique, qui nécessite une posture, une maîtrise de certains muscles. Il est donc important de travailler à les réveiller et les échauffer : sport, étirements mais aussi exercice de diction et d’articulation (le visage, la bouche et la langue font aussi partie du corps !)

=> La respiration est la clef d’une aisance vocale, d’une maîtrise émotionnelle.

Tous ces exercices doivent être accompagnés d’une série d’exercices de respiration ventrale, profonde et lente. Comme la voix, la respiration emprunte les canaux de l’appareil phonatoire qui peuvent se resserrer à cause du stress. Voix coincée, faible à aiguë, tremblante, criarde…autant de transformations liées à l’expression d’émotions négatives et fragiles. Respirer permet de détendre cet appareil et d’empêcher votre voix de vous trahir.

Pour conclure, le Grand O, c’est un examen oral.

Et l’oral, ça se travaille.

Se faire entendre, accrocher son auditoire, faire passer son message reposent à la fois sur la maîtrise de techniques mécaniques (posture, voix, articulation, respiration) que de techniques sensibles (mettre ses émotions au service de son discours et des idées que l’on désire transmettre). Oui, pour certains, cela est facile; on parle d’aisance ou de talent naturel. Bon, mais pour les autres ? Devons-nous nous résigner ? Se dire que, tant pis, cela viendra peut-être avec le temps et l’expérience ?

Ne serait-ce pas des techniques jamais abordées, jamais travaillées au cours de sa scolarité ?

4ème Cour se donnent l’objectif de transmettre ces techniques à chacun de ses élèves, de les accompagner dans la réussite de leur examen mais surtout de leur vie professionnelle en tant que futur avocat. 

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