Quand les #PerlesduBAC te font réfléchir …

« Le langage ne se limite pas à la parole.

Si on prend l’exemple du Gangnam Style, c’est une dance qui est très connue dans le monde mais dont personne ne comprend les paroles. »

Effectivement, le langage ne se limite pas à la parole et loin de là ! Nous dirons d’ailleurs que la parole naît du corps, du mouvement, du muscle.

La parole est la faculté d’exprimer et de communiquer la pensée au moyen du système des sons du langage articulé émis par les organes phonateurs.

Elle met donc en sons, puis en mots et en phrases les idées que nous voulons communiquer. La parole est l’un des instruments premiers de la communication. Celui que l’on apprend dès le plus jeune âge, celui qui tous les jours, nous permet d’être en lien avec les autres. Mais elle est aussi le résultat d’une mécanique physique qui s’est développée en même temps que la cognition.

« Là où le discours en reste aux mots, la parole engage le corps. »

Jacques Lecoq, acteur, metteur en scène et chorégraphe français

Le discours provient d’une action physique. De l’articulation à la respiration en passant par la posture, l’action de parler met notre corps en mouvement. Siège de nos émotions, le corps investit également notre parole. Il ne laisse pas les mots seuls . Il les emplit, les accompagne, les souligne, les soutient, les corrige et les trahit, parfois. Une autre histoire se dessine, un autre langage se dégage au-delà des mots. On parle alors de communication non verbale.

Mais qu’est-ce que c’est ?

La communication non verbale est l’ensemble des éléments d’informations non transmis par la voix lors d’une situation de communication.

Ce que dit notre corps à l’autre : les regards, les gestes, les mimiques, les intonations qui nous échappent, les réactions biométriques (rougeurs, sudation), la posture…

On peut considérer que les éléments non verbaux correspondent à au moins 50 % de l’information transmise à l’interlocuteur. Lors d’un oral, d’un entretien d’embauche, lors d’une première rencontre en général, ce sont ces signaux-là qui en disent le plus long sur nous. Qui permettent aussi au jury de se faire une idée sur la personne que nous sommes dans les premières secondes de la prise de parole.

Pouvons-nous et devons-nous toujours nous contrôler ? Il s’agit davantage de prise de conscience (et de confiance) que de contrôle. Prendre conscience que notre corps est parlant, qu’il est un précieux allié dans la maîtrise de soi, de ses émotions et de sa prise de parole en public. 

Pour en revenir à notre citation, Gnangnam style est non seulement chantée en coréen mais est également et surtout une danse mondialement connue et parodiée. Est-ce que la chanson aurait eu autant de succès sans son clip et sa chorégraphie ? Nous pouvons en douter.  

C’est justement là un excellent exemple de l’universalité du mouvement : de partout dans le monde, on a vu apparaître pendant plusieurs mois des parodies mais aussi des flashmobs allant jusqu’à rassembler jusqu’à 30 000 personnes (Rome le 10 Novembre 2012). Et bien sûr, personne ne comprend les paroles. Mais l’histoire que raconte cette musique, ce clip, cette chorégraphie ont su rassembler au-delà des frontières sud-coréennes ; au delà des frontières culturelles symbolisées avant tout par la langue et dont le langage corporel et la danse s’affranchissent aisément.

Pour le reste du débat, nous attendons la correction des copies :–) 

Et pour aller plus loin :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gangnam_Style
http://www.lefigaro.fr/musique/2015/08/23/03006-20150823ARTFIG00003-l-histoire-secrete-du-gangnam-style-de-psy.php
http://www.cnrtl.fr/definition/parole
https://www.definitions-marketing.com/definition/communication-non-verbale/

 

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